mamani keita
Passer des heures à répéter la musique de Koki Nakano sans pouvoir échanger une conversation sérieuse est merveilleux . Pas de japonais, pas de français, pas d'anglais, pas de diplomatie, juste un territoire : l'Art de Koki Nakano.

Le piano et le violoncelle sont des outils sommaires mais ils ont une mémoire, un ADN, une histoire et ces outils vénérables, volumineux et peu pratiques à l'heure de la dématérialisation sont de merveilleux magiciens. Grâce à eux, sans échanger un mot, il y a des questions, de la sueur, de l'ardeur, du rire, de l'acrobatie, de l'agacement, la peur de mal faire, l'art de bien faire, de la plénitude.

Dans le minuscule studio des Buttes Chaumont où Koki résidait, je pouvais avec mon archet toucher le piano droit et de la main gauche faire chauffer de l'eau, mais en sortant j'avais l'impression d'avoir été sur Mars, au bord d'un lac, dans un loft berlinois, avec des fées. La musique ne signifie rien et pourtant c'est une question de vie et de mort pour Koki Nakano.

Vincent Segal
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