« Musicien de métier », touche-à-tout de talent, aussi à l'aise à la guitare aux côtés de son vieux complice Arthur H, que bidouilleur instinctif de machines en tout genre, concepteur de climats sur mesure (pour Michel Portal notamment)... mais aussi compositeur-interprète inclassable cultivant son jardin secret, son monde « en chanté », à la fois lyrique, sombre, tendrement mélancolique et volontiers surréaliste (cf son premier disque de chansons, La vile, paru sur le label Indigo en 1997 et son nouvel opus, en cours de réalisation)... Nicolas Repac a déboulé en 2004 là où on ne l'attendait pas. Avec « Swing Swing », un disque aussi magnifique qu'insituable paru sur le nouveau label no format !« Swing Swing » est une divagation électro autour du jazz (de ses matières, de ses vertus, de son esprit, de sa mémoire) ludique, légère, fluide dans le geste, et bourrée d'idées, de trouvailles, d'intuitions ; à la fois naïve, instinctive (Repac est un amateur savant, une sorte de Facteur Cheval dans le monde déjà institué de la musique électronique) et extrêmement élaborée dans ses samples concassés, ses tourneries rythmiques hallucinées, ses atmosphères sensuelles et rêveuses. Rien de solennel ni de pesant dans cette évocation amoureuse, mais une façon unique d'interroger, sans avoir l'air d'y toucher, cette façon si particulière de se « poser » dans le temps, tout en équilibre instable, qu'on appelle le swing - et de lui proposer, en toute humilité, tout un éventail de devenirs.